lundi 3 mai 2010

Documentaires et débat autour des "Crimes d'inceste" sur ARTE le 4 mai 2010 à 20h35

Deux millions de victimes de crimes d'inceste ont été recensées en France. D'après les dernières études, 70% des victimes avaient été abusées par un membre de leur famille. 

Alors que l'inceste vient d'être inscrit dans le code pénal après un long débat parlementaire, ARTE consacre une soirée spéciale à ce poison qui touche l’ensemble de la famille. Deux documentaires inédits avec les témoignages poignants de victimes mais aussi d'abuseurs :

à 20.35 : Inceste : familles empoisonnées de Juliette Armanet et Fabrice Gardel (ARTE France, DOC EN STOCK - 52’) 
Ils sont sept. Homme, femmes, mère, jeunes filles, de tous milieux, ils ont entre 23 et 60 ans… Tous se livrent à visage découvert, avec franchise, avec courage. Chacun raconte son histoire, ses émotions et ses souvenirs. Chaque histoire est unique, mais à sa façon universelle, car chacun raconte les silences, le sentiment de culpabilité bien qu’on soit victime, l’absence de repères, la lâcheté de toute une famille, le rôle terrible de la mère, le déni. L’impression d’être seuls au monde alors que les épreuves traversées sont semblables. Le film met à jour ces mécanismes et montre que l’on ne peut comprendre l’inceste que si l’on considère toute la famille.
à 21.25 : Coupable d'inceste de Cyril de Turckheim et François Bordes (ARTE France, DOC EN STOCK - 26’) 
Cyril de Turckheim et François Bordes dressent les portraits psychologiques de ces hommes qui ont un jour franchi la ligne rouge en abusant leur fille, leur soeur ou leur petite fille… Construit à partir de témoignages, le film est éclairé par des entretiens avec plusieurs experts de renom qui identifient trois catégories d’incestueux : les " névrosés immatures ", les " intellectuels pervers»" et les " prédateurs sadiques "… Une typologie non figée qui propose une grille de repères.
Quel est le profil d'un homme incestueux ? Pourquoi passe-t-il à l'acte ? Les réalisateurs de " Coupable d'inceste " dressent le portrait psychologique et le parcours d'hommes ayant franchi la ligne jaune. Bernard et Romain, ce dernier témoignant au cours de son entretien avec Mme Bennari. Ces deux pères, reconnus coupables d'attouchements sur leurs enfants, se livrent avec franchise et sans déni. Cette contribution permettra-t-elle de mieux comprendre le phénomène, pris ici sous deux angles distincts ?
Si la question se pose sur le savoir des spécialistes en la matière et des moyens de prévention à mettre en oeuvre, il est tout du moins fait ici démonstration que parallèlement à l’aide apportée aux victimes d’abus sexuels, l’action de l’Ange Bleu, à contre-courant des positions communes, illustre l’importance d’une écoute et d’un soutien ciblant directement les auteurs de délits sexuels sur enfants lorsqu'ils en formulent la demande. Des demandes elles aussi à contre-courant des croyances usuelles en la matière puisqu'elles ne cessent de croître au fil du temps. Que nous apprennent ces témoignages ? Quels parcours ont conduit ces hommes à commettre de tels actes ? Quels sont leurs points communs, leurs différences ? Ces passages à l'acte sont-ils des accidents de parcours ou la concrétisation de désirs longtemps refoulés ? Quand et pourquoi deviennent-ils incestueux ?
Autant de questions que ce reportage soulève, au plus près d'une réalité face à laquelle bien des certitudes pourront s'effriter.
Les diffusions seront suivies à 21h45 d'un débat animé par Daniel Leconte qui fera intervenir :
  • Martine Nisse, Thérapeute familiale et co-fondatrice du Centre de thérapie familiale des Buttes-Chaumont à Paris ( Elle a publié plusieurs livres sur l’inceste, notamment Quand la famille marche sur la tête : inceste, pédophilie, maltraitance, écrit avec Pierre Saboutin (Seuil, 2004) et 
  • Hans-Jörg Albrecht, Directeur de l'institut de droit pénal international Max-Planck à Fribourg ( allemagne )(Il a publié l’étude de référence en Allemagne sur l’inceste.)

Rediffusion lundi 10 mai à 02H05
Source : Arte.tv et Ange bleu

1 commentaire:

  1. http://resilience-autofiction.over-blog.fr/
    Première partie : Inceste : familles empoisonnées
    Documentaire de Fabrice Gardel et Juliette Armanet
    Les témoignages étaient justes et touchants. La dame originaire d'Algérie a bien décrit ce que j'ai moi-même vécu.

    Nous nous sommes cachées, nous avons passé notre vie entière à nous cacher. Ils nous ont toujours retrouvées.

    Je pense que nous nous cachons toujours, au bureau par exemple. Quelqu'un a dit qu'il y avait des conséquences dans notre boulot.

    On parle des résistants qui après la guerre sursautaient à chaque nouvelle venue dans une pièce. Nous faisons ainsi nous aussi. Avoir toujours peur d'être prise en défaut, acquiesser aux imbécilités d'un supérieur, parce qu'incapable de dire non. Perfectionniste, sur le qui-vive ou le qui-meurt.
    Deuxième partie : coupables d'inceste

    Quel est le profil d’un homme incestueux ? Pourquoi passe-t-il à l’acte ? Les réalisateurs dressent les portraits psychologiques d'hommes qui ont un jour franchi la ligne jaune.

    C'était lamentable : "80% de névrosés immatures quasi débiles légers".

    Comme le dira le Dr Martine Nisse dans le débat, elle a sans doute dans son cabinet toutes les familles qui ne correspondent pas au schéma que l'on veut nous faire adopter.

    Notre réalité n'est pas tout à fait la même : Ces types ne sont pas débiles – attention à la dérive actuelle sur l'irresponsabilité plaidée dans les tribunaux. Ces types sont des manipulateurs, très conscients de ce qu'ils font.

    Pourquoi ça sonnait faux ?

    Les commentaires du psychanaliste, le Dr Bensussan m'ont laissée la même impression que lorsque j'entends le Dr Boris Cyrulnik nous expliquer que la résilience est incontournable. C'est une question de paix sociale. Les agressées sont coupables de ne pas s'en remettre et les agresseurs sont disculpés parce qu'irresponsables.

    Troisième partie : Le débat
    Hans-Jörg Albrecht
    Directeur de l'institut de droit pénal international Max-Planck à Fribourg (Allemagne). Il a publié l’étude de référence en Allemagne sur l’inceste.

    Quelle est donc cette étude de référence alors qu'il nous soutient que les histoires d'emprise durant des années, ne sont que cas exceptionnels, comme si on y passait jusqu'à l'âge de la puberté et les autres n'existaient pas.

    S'est-il posé la question de savoir pourquoi les personnes sous emprise, jusqu'à un âge très avancé, ne portent pas plainte ?

    Les pervers qui sont leur agresseur ne sont-ils pas beaucoup plus forts et intelligents (en miroir de la débilité présumée) pour que leur victime n'ait jamais aucune prise sur sa possible liberté d'expression.

    Ce débat était décevant, on restait sur sa faim, heureusement Martine Nisse a réussi tant bien que mal, a donner quelques explications intéressantes.

    C'est où les CMPP et CMP dans lesquels on peut aller ? Pour avoir droit à des soins, j'ai du attendre d'avoir un cancer et à ce moment, non seulement, j'ai eu une place en suivi thérapeutique à l'institut psychosomatique, mais les soins ont été pris en charge. J'avais 45 ans. Certains penseront que c'est bien cher payé.

    A quand une émission qui donnera quelques réponses aux agressés sur les soins possibles.

    A part le 119, lamentablement c'était la grande sèche.

    Quand va t-on arrêter de blagasser et de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

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